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Les femmes, des hommes comme les autres ?

Quel meilleur jour qu'aujourd'hui pour parler de ça ? Le 8 mars. D'abord, tout d'abord, non, ce n'est pas la journée d'la femme. C'est la journée de lutte pour le droit des femmes. Je suis grave opportuniste, je veux faire exploser les clics! (Je me donne des deads line pour arrêter de repousser l'écriture de ce qui me trotte dans la tête). (Il y a deux jours, le 6 nous étions aussi jour de nouvelle lune, l'occasion idéale pour attaquer de nouveaux projet ?)

Voilà maintenant des mois que je réfléchis à la tournure de ce texte. A me demander un milliard de trucs. J'aurai bien aimé vous partager ce que j'avais compris, bam, comment ça s'articule dans ma tête, mais globalement, ça marche pas encore comme ça. Alors je pose mes interrogations existentielles ici et je serai ravie d'en discuter avec vous!





Je suis féministe. 

Passé les blagues lourdes et les regards d'incompréhension de l'entourage proche ou lointain, ça se passe bien. Je fais partie d'un groupe féministe non mixte depuis presque un an, et j'adore ça. 
Et puis je me renseigne aussi assez activement sur les notions de reconnexion avec le cycle lunaire (d'abord ses impacts sur le jardin, puis les règles, puis la forme générale ...). Tout ça, concerne ma petite personne, le moi-femme. Mais ça concerne aussi et surtout la société, la place que les femmes occupent, ont occupé et occuperont dans l'histoire et dans le futur. 

Le gros mot utilisé pour parler de la connexion de l'humain féminin à l'influence lunaire sur son corps, son esprit et ses cycles est "féminin sacré".




Pour moi, le féminisme en quelques mots - définition non exhaustive, certainement simpliste - c'est la possibilité des femmes de prendre dans la société la place qu'elles souhaitent, c'est à dire une place d'humain, et que le genre ne soit plus une barrière pour la carrière et n'engendre pas des traits de caractères supposés. 

J'ai rencontré au fil de mes lectures,  des difficultés à connecter ces deux notions. La femme a des règles, qui entrent en connexion avec l'influence des cycles de lunes, la femme est une sorcière (on y revient très vite) ET la femme veut pouvoir être PDG de son entreprise si elle a les compétences. On peut avoir mal pendant nos règles au point d'être dérangée dans le travail ET on veut une carrière. 
Comment on fait ? 

Je me demandais - me demande parfois encore - comment associer le fait d'avoir une productivité, une créativité, un moral cycliquement au top et au plus bas, apprendre à comprendre son corps, son cycle ... et être féministe, donc badass, power girl, femme forte... 

Alors j'ai lu "Sorcière, le pouvoir invaincu des femmes" de Mona Chollet 

et tout s'est éclairé (ou presque).
Le livre raconte comment la chasse aux sorcières a été minimisée voir invisibilisée dans l'Histoire. On parle (si on en parle) de quelques dizaines de milliers (quand-même) de femmes tuées pour sorcellerie. Mais les études revues et récentes feraient état de morts se comptant plutôt en centaines de milliers voir en millions. 



Pour l'anecdote, je pense que les périodes durant lesquelles ont été perpétrés les premiers meurtres de sorcières sont étudiés au collège. Soit on ne m'en a jamais parlé, soit je n'ai pas retenu, même si j'ai toujours plutôt aimé les cours d'histoire. Et arrivée au lycée, je me souviens que notre merveilleux prof d'histoire de l'époque fait un lien entre la lutte contre les communistes en occident après-guerre et la chasse aux  sorcières. Pour moi donc pendant longtemps sorcières = surnom des communistes = luttes contre eux. Aucun lien sorcières=femmes. Quand j'y repense c'est complètement bizarre.

Le livre de Mona Chollet, après un rappel historique des faits raconte comment aujourd'hui encore, certaines femmes subissent encore ce mépris, ce dégoût et cette invisibilisation. Elle illustre ses propos et les développe pour trois catégories de femmes : les femmes non-mariées (célibataires par choix), les femmes sans enfant, les femmes vieilles (notamment celles qui font le choix de porter leurs cheveux blancs ou grisonnants). 

C'est passionnant, rempli de références qui donnent envie d'allonger sa liste de livres à lire irrémédiablement. C'est un gros travail d'enquête, de rencontres qui se lit facilement, malgré la densité des propos. J'ai apprécié le lire en plusieurs fois pour avoir le temps d'assimiler et comprendre ce que je venais de lire.
Mais en gros, j'ai compris un truc, majeur (qui me fait presque oublier mes questionnements d'avant).
SORCIERE = FEMME LIBRE
FEMINISTE = FEMME LIBRE



Les deux objets de mes lectures convergent dans cette lecture résolument féministe. Et ce qui suit illustre ce propos encore.

Les femmes sont des sorcières. 

L'autre jour, Jade, ma sorcière bien-aimée, m'a envoyé le manifeste W.I.T.C.H (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell):
"La Sorcière est dans toutes les femmes et dans tout. C’est le théâtre, la révolution, la magie, la terreur et la joie. C’est la conscience que les sorcières et les gitans furent les premiers combattants de la guérilla et de la résistance contre l’oppression — l’oppression des femmes à travers les siècles. Les sorcières ont toujours été des femmes qui osaient être excitantes, courageuses, agressives, intelligentes, non conformistes, curieuses, indépendantes, libérées sexuellement, révolutionnaires. (Cela explique peut-être pourquoi neuf millions d’entre elles ont été brûlées comme sorcières). Les sorcières furent les premières personnes sympathiques et les premières trafiquantes Les premières à pratiquer le contrôle des naissances et l’avortement, les premières alchimistes Elles ne s’inclinaient devant aucun homme, étant les seules survivantes de la culture la plus ancienne de toutes, celle où hommes et femmes partageaient également les tâches dans une société véritablement coopérative avant que la répression mortelle spirituelle, économique, sexuelle, de la « Société Phallique, Impérialiste » ne l’emportât et ne se mit à détruire la nature et la vie humaine. La Sorcière vit et rit en chaque femme C’est la partie libre de chacune d’entre-nous, sous les sourires timides, la passivité devant l’absurde domination masculine, le maquillage ou les vêtements étouffants qu’impose notre société malade. Il n’y a pas d’adhérentes WITCH. Si vous êtes une femme et osez regarder en vous-même, vous êtes une Sorcière. Vous établissez vos propres règles. Vous êtes libres et belles. Vous pouvez être invisibles ou apparentes, selon comment vous choisissez de faire connaître ou non votre sorcellerie. Vous pouvez former votre propre assemblée de sœurs sorcières et faire ce que voulez. Vos cibles : tout ce qui est répressif, dominé par l’homme, cupide, puritain, autoritaire. Vos armes sont le théâtre, la magie, la satire, les explosions, les herbes, la musique, les costumes, les masques, les autocollants, la peinture, les balais les poupées vaudous, les fouets, les chandelles les clochettes toute votre magnifique imagination sans limite Votre pouvoir vient de vous mêmes en tant que femme, du partage, de la discussion et de l’action de concert avec vos sœurs. Vous vous êtes jurées de libérer nos frères de l’oppression et des rôles sexuels stéréotypés et de vous libérer vous-mêmes Vous êtes une sorcière en tant que femme indomptée, furieuse, joyeuse et immortelle. Vous êtes une sorcière en disant haut et fort « Je suis une sorcière » et en pensant à cela."

Ce texte dit tout, je m'arrête là, merci bonsoir.
 J'étais avec un grand sourire devant mon ordinateur et je me suis dit, évidemment donc non, les femmes ne sont pas des hommes comme les autres. Cela ne les rends pas aigries, douces, ou quoi que ce soit d'autre pour autant. Nous ne sommes pas "trop" ou pas "pas assez" pour autant, et c'est ok comme ça.
Cette vision est évidemment assez binaire, et les discussions que j'ai pu avoir à ce sujet - Coucou Brieuc - me rappellent que je devrai peut-être aborder les sujets avec à la place de "la femme" et de l'homme" plutôt "la part féminine" et "la part masculine". En allant encore plus loin, ce serait peut-être aussi, les énergies humaines liées au soleil, plutôt linéaires et les énergies liées à la lune plutôt cycliques. 


Mais bref, la petite conclusion de ces lectures et de ces heures d'écoute de podcast, c'est que finalement, le but ultime, c'est de se connaitre soi, de connaitre ses besoins pour pouvoir passer outre les diktats. Que ça soit en étant perchée, dans la lune (justement!) où en manif, dans le quotidien... 
Soyez libres ! La liberté fait peur, la liberté n'était pas mon but ultime dans la vie. On en reparlera !


Ce dont je suis sûre et que tout me porte à croire que c'est la base du vivre ensemble ... Si on est bien avec soi-même, on le sera avec le reste du monde.

Nous méritons tous de nous accorder de l'attention, notre personne, notre corps, notre coeur mérite immensément d'être aimé et qui le fera mieux que nous-même ?

Dans le cadre du groupe féministe, j'ai commencé à créer une base de données de ressources féministes, si le sujet vous intéresse mais que vous ne savez pas vers quoi vous tourner, j'ai recensé des podcasts, livres, revues, chaines youtube... N'hésitez pas à me demander le lien, je vous le partagerai avec plaisir!
Et aussi, je serai ravie de connaitre vos références sur la question, alors dites-moi quelles sont vos ressources. 

Parfois, ici, j'écris des trucs, ou je te parle de mes lectures.


Commentaires

  1. Merci beaucoup pour cet article, honnêtement j'essaie de plus en plus de me renseigner sur le féminisme et d'écrire des articles sur le sujet, mais il y a encore tellement de domaines que je n'ai pas abordés ! Cette histoire de sorcières par exemple m'était encore totalement inconnue il y a quelques minutes, du coup je pense que je vais lire ce livre et aller me documenter sur le sujet.
    Pour ce qui est de Culottées je n'ai toujours pas pris le temps de lire les différents tomes mais j'en meurs d'envie !

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    Réponses
    1. Merci pour ta visite ici!! Je suis contente si tu as découvert quelque chose ici, moi aussi, ça s'ouvre à moi depuis peu! Maintenant que j'ai écrit celui là, j'ai plein d'idées pour la suite ! 😉

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